MIT présente AlterEgo, le premier « wearable quasi télépathique »
Le MIT Media Lab frappe encore fort avec AlterEgo, un dispositif portable révolutionnaire qui promet de nous rapprocher un peu plus de la communication silencieuse. Présenté comme le « premier wearable quasi télépathique », AlterEgo ne lit pas vraiment la pensée : il intercepte les signaux nerveux générés par nos muscles de la parole lorsque nous « formons mentalement » des mots, puis les traduit en commandes numériques et renvoie la réponse directement dans l’oreille via conduction osseuse.
Comment fonctionne AlterEgo ?
AlterEgo se compose d’un arceau discret et de plusieurs électrodes placées sur le visage et autour de la mâchoire. Voici son mode d’action en quelques étapes :
- Subvocalisation : lorsque vous « lisez silencieusement » un texte ou formulez une requête intérieure (« Quel temps fera-t-il demain ? »), des influx nerveux parcourent votre cou, votre mâchoire et vos lèvres sans que vous articuliez.
- Détection des signaux : les électrodes captent ces impulsions électriques très faibles grâce à des capteurs en surface de la peau.
- Traitement par IA : un module embarqué ou appairé à un smartphone analyse ces données en temps réel, grâce à un réseau de neurones entraîné pour reconnaître les patterns correspondant à chaque mot ou commande.
- Réponse silencieuse : la réponse s’affiche sur l’écran de votre smartphone ou vous est restituée via des vibrations osseuses dans la mâchoire, pour ne jamais déranger votre entourage.
Principales caractéristiques techniques
- Capteurs non invasifs : électrodes en silicone hypoallergénique qui se posent simplement sur la peau, sans piqûres ni implants.
- Algorithmes adaptatifs : intelligence artificielle conçue pour reconnaître la voix intérieure de chacun après une phase d’entraînement de quelques minutes.
- Connexion Bluetooth : transmission sans fil des données vers un smartphone, une tablette ou un PC.
- Restitution par conduction osseuse : livraison discrète des informations via un micro-transducteur posé près de l’oreille interne.
- Autonomie nomade : batterie rechargeable offrant plusieurs heures d’usage continu.
Usages et cas d’application
AlterEgo ouvre la voie à des interactions homme-machine jusque-là réservées à la science-fiction. Parmi les cas d’usage les plus prometteurs :
- Commandes mains libres : piloter votre assistant vocal, lancer de la musique ou contrôler votre domotique sans lever le petit doigt.
- Accessibilité : offrir une solution de communication aux personnes atteintes de paralysie ou de troubles du langage, leur permettant de dialoguer plus naturellement.
- Environnements bruyants : interagir avec un appareil en plein chantier ou dans un cockpit, où la parole traditionnelle est impraticable.
- Gaming et VR : envoyer des commandes en jeu sans quitter la manette ou ôter votre casque de réalité virtuelle.
- Vie privée renforcée : consulter discrètement vos notifications en public sans allumer l’écran de votre téléphone.
Limitations et défis à relever
Malgré ses avancées, AlterEgo n’est pas exempt de contraintes :
- Vocabulaire restreint : le modèle doit être affiné pour gérer un lexique étendu et les tournures de phrase complexes.
- Personnalisation nécessaire : chaque utilisateur doit calibrer l’appareil pour capter précisément ses signaux nerveux.
- Confort et ergonomie : porter un arceau et des électrodes peut être perçu comme inconfortable sur de longues sessions.
- Interférences externes : des mouvements brusques ou une transpiration excessive peuvent perturber la lecture des signaux.
Enjeux éthiques et respect de la vie privée
AlterEgo soulève également des questions de sécurité et d’éthique : bien qu’il ne lise pas la pensée, le dispositif capte des données nerveuses intimes. Voici quelques points de vigilance :
- Consentement et transparence : l’utilisateur doit rester maître des enregistrements et savoir précisément quelles données sont traitées.
- Protection des données : chiffrement bout en bout et stockage local privilégié pour éviter toute fuite vers des serveurs externes.
- Usage malveillant : prévention contre l’espionnage silencieux ou l’enregistrement non autorisé des conversations pensées.
Perspectives d’évolution
AlterEgo n’est que la première itération d’une nouvelle génération de wearables « pensée ». Les chercheurs du MIT envisagent déjà :
- L’intégration d’un micro-IA plus puissant pour élargir le vocabulaire et réduire le temps d’apprentissage.
- Des versions plus compactes, intégrées à des montures de lunettes ou des oreillettes discrètes.
- Une autonomie accrue grâce à des capteurs à très faible consommation et à la capture d’énergie ambiante.
Qu’il s’agisse de faciliter nos interactions numériques ou d’offrir de nouvelles libertés aux personnes à mobilité réduite, AlterEgo marque un pas décisif vers une communication plus intime et plus fluide avec la technologie.