Cette méthode imparable fait travailler Ansible ET Terraform main dans la main !

Dans le monde de l’automatisation et de la gestion d’infrastructures, Ansible et Terraform occupent chacun une place de choix. Pourtant, de nombreux administrateurs IT hésitent encore entre ces deux outils phares. Et si je vous disais qu’il n’est pas nécessaire de choisir ? Julien, votre guide geek sur JeSuisGeek.fr, vous explique comment marier Terraform et Ansible pour tirer parti de leurs forces respectives et bâtir une infrastructure à la fois stable, réplicable et facile à gérer.

Terraform : l’orchestration déclarative de l’infrastructure

Terraform, développé par HashiCorp, repose sur une approche « Infrastructure as Code » (IaC). Vous décrivez l’état désiré de vos ressources (machines virtuelles, réseaux, bases de données, etc.) dans des fichiers de configuration en HCL (HashiCorp Configuration Language). En un seul plan d’exécution, Terraform compare l’état actuel de votre environnement à ce que vous avez défini et applique les modifications nécessaires de manière atomique.

  • Idéal pour : créer et détruire des ressources cloud (AWS, Azure, GCP…), configurer des VPC, des sous-réseaux et des load balancers.
  • Avantages : planification des changements (« terraform plan »), exécution contrôlée (« terraform apply »), gestion du cycle de vie en mode déclaratif.
  • Limites : Terraform ne gère pas trop la configuration interne des machines (installation de paquets, services, utilisateurs).

Ansible : la configuration incrémentale et sans agent

Ansible, initié par Red Hat, se concentre sur la configuration au niveau système. Vous écrivez des playbooks en YAML, listant des tâches (« installer Apache », « déployer une application », « gérer un utilisateur »). Grâce à une communication SSH sans agent, Ansible pousse les modifications sur vos serveurs, que ce soit des VM provisionnées à l’instant ou des serveurs bare metal.

  • Idéal pour : déployer des logiciels, paramétrer des services, orchestrer le déploiement d’applications, appliquer des correctifs.
  • Avantages : mode push intuitif, nombreux modules intégrés, playbooks lisibles, pas besoin d’installer d’agent.
  • Limites : Ansible n’est pas optimisé pour créer des ressources cloud à grande échelle ou gérer le cycle de vie complet de l’infrastructure.

Pourquoi combiner Terraform et Ansible ?

Plutôt que d’opposer les deux outils, il est judicieux de les faire travailler de concert :

  • Terraform pour provisionner machines virtuelles, réseaux, volumes de stockage, bases de données cloud.
  • Ansible pour configurer systèmes d’exploitation, installer et configurer vos services et applications.

Ce découpage des responsabilités évite les redondances et les conflits tout en offrant une grande clarté dans votre processus d’automatisation.

Schéma d’un workflow intégré

Voici un exemple de pipeline CI/CD combinant Terraform et Ansible :

  • Étape 1 : Terraform init et terraform plan pour valider la création des ressources cloud.
  • Étape 2 : terraform apply pour provisionner les VM, les réseaux et les services managés.
  • Étape 3 : génération d’un inventaire dynamique Ansible via le plugin Terraform.
  • Étape 4 : exécution du playbook Ansible sur les hôtes ainsi créés pour installer Docker, Nginx, votre application, définir les utilisateurs et appliquer les configurations.
  • Étape 5 : tests automatisés (smoke tests, tests fonctionnels) pour vérifier le bon déploiement.

Configuration de l’inventaire dynamique

Pour que Ansible détecte automatiquement les VM créées par Terraform, vous pouvez utiliser un plugin d’inventaire dynamique :

  • Activez le plugin Terraform dans ansible.cfg :
[inventory]  
enable_plugins = terraform  
  • Dans votre répertoire Terraform, générez l’inventaire :
terraform output -json > inventory.tf.json  
ansible-inventory -i inventory.tf.json --graph  

Vous obtenez ainsi la liste des hôtes que Ansible utilisera pour l’exécution des playbooks.

Bonnes pratiques pour un déploiement fiable

  • Modularisez vos fichiers Terraform (modules) et vos playbooks Ansible (rôles).
  • Gardez une séparation claire entre la couche infrastructure (Terraform) et la couche configuration (Ansible).
  • Utilisez un état distant (backend S3, GCS, Azure Blob) pour Terraform afin que plusieurs utilisateurs collaborent.
  • Versionnez vos playbooks et vos fichiers Terraform dans Git pour tracer l’évolution.
  • Intégrez des tests de conformité (Molecule pour Ansible, Terratest pour Terraform) pour éviter les régressions.

Cas d’usage concrets

Voici deux scénarios démontrant l’efficacité de la combinaison :

  • Mise en place d’un cluster Kubernetes : Terraform provisionne les nœuds, Ansible installe kubeadm, configure le réseau et join les nœuds au cluster.
  • Déploiement d’une app web multi-VM : Terraform crée un VPC, deux VM backend et un load balancer, Ansible déploie votre code, configure le SSL et met en place la surveillance.

Conclusion intermédiaire

En associant Terraform et Ansible, vous bénéficiez du meilleur des deux mondes : une infrastructure définie de manière déclarative, stable et reproductible, ainsi qu’une configuration système fine et une gestion avancée des applications. Oubliez le dilemme « Ansible ou Terraform », la réponse est : utilisez-les !

Category:

Related Posts