Infarctus : arrêtez de compter sur votre Fitnesstracker, la vérité choc révélée !
Les limites des trackers pour détecter un infarctus
Les montres connectées et bracelets fitness promettent aujourd’hui de suivre votre rythme cardiaque en continu. Nombre d’entre vous se demandent si, au-delà de la simple mesure du pouls, ces appareils peuvent effectivement alerter en cas de danger imminent, comme un infarctus. Or la réalité est plus nuancée : même si certains modèles intègrent une fonction d’ECG, leur capacité à diagnostiquer un arrêt cardiaque ou un infarctus est encore très limitée.
Pourquoi un infarctus échappe aux capteurs actuels
- ECG monocanal : la plupart des trackers proposent un « ECG » à un seul canal. Contrairement à un ECG médical standard à 12 dérivations, ce dispositif ne capte qu’un signal très localisé et ne permet pas de détecter les troubles de conduction profonds liés à un infarctus.
- Pas de mesure de la pression artérielle : un infarctus s’accompagne souvent d’une augmentation rapide de la pression artérielle. Or la plupart des montres ne fournissent qu’une estimation grossière de la pression, nécessitant une calibration fréquente avec un tensiomètre traditionnel.
- Symptômes non reconnus : douleurs thoraciques, étouffements ou sueurs froides sont des signaux cliniques qu’aucun capteur optique au poignet ne peut interpréter. Seuls une analyse professionnelle et un accompagnement médical peuvent établir la présence d’une crise cardiaque.
Quand les trackers peuvent alerter : l’exemple de la fibrillation auriculaire
Même si un infarctus reste hors de portée, les trackers brillent dans la détection de certaines arythmies bénignes, notamment la fibrillation auriculaire. Plusieurs études cliniques, parmi lesquelles des travaux publiés sur PubMed, montrent :
- Une précision élevée pour repérer des battements irréguliers sur un capteur optique ou via l’ECG à un canal.
- Des notifications en temps réel qui peuvent inciter l’utilisateur à consulter un médecin avant qu’un problème majeur ne survienne.
Cependant, ces alertes restent préventives et ne constituent pas un diagnostic. En cas de doute, il faut toujours privilégier une consultation médicale et un ECG professionnel.
Comment fonctionnent les mesures de pulsations et d’ECG
La technologie sous le capot se base sur deux méthodes complémentaires :
- Capteurs optiques PPG : ils mesurent les variations du flux sanguin sous la peau grâce à une lumière LED. Fiables au repos, ils peuvent se tromper lors d’un effort intense.
- ECG à un canal : certains modèles induisent un courant très faible quand vous touchez un bouton ou le boîtier. Ce signal analogique se transforme en courbe cardiaque, mais sans comparaison aux normes médicales.
En pratique, ce double système permet de suivre votre pouls 24h/24 et de vérifier ponctuellement votre rythme lors d’une notification d’arythmie.
Les autres données de santé : tendance générale et limitations
Au-delà du cœur, les wearables fournissent tout un panel d’indicateurs : saturation en oxygène (SpO₂), pression artérielle, nombre de pas, calories brûlées et qualité du sommeil. Toutefois, chaque mesure présente ses propres marges d’erreur :
- Saturation en oxygène : sensible à la pigmentation de la peau, aux tatouages ou aux mouvements, l’estimation peut varier de plusieurs points.
- Pression artérielle : souvent basée sur l’analyse des variations de pouls, cette fonctionnalité requiert une recalibration avec un tensiomètre médical.
- Compteur de pas : calculés grâce à un accéléromètre, les résultats peuvent fluctuer selon votre démarche ou les activités annexes (conduite, vaisselle).
- Calories dépensées : fondées sur votre profil (poids, âge) et vos mouvements, ces données sont indicatives et varient fortement d’un individu à l’autre.
- Analyse du sommeil : reposant sur le mouvement et le rythme cardiaque, cette fonction identifie mal les phases de sommeil profond ou paradoxal.
Que faire si votre tracker signale un trouble cardiaque ?
Votre montre peut parfois afficher un message d’arythmie ou de pouls irrégulier. Voici la marche à suivre :
- Ne paniquez pas : un battement manquant ou un pic de fréquence isolé n’est pas toujours significatif.
- Vérifiez le positionnement : assurez-vous que le bracelet est bien ajusté, sans bouger pendant la mesure.
- Reprenez la mesure : déclenchez un second ECG ou une nouvelle détection PPG, en restant immobile quelques secondes.
- Consultez un professionnel : en cas de doute persistant, prenez rendez-vous avec votre médecin et présentez-lui les relevés (graphique ECG, historique des alertes).
- Composez le 112 : si vous ressentez des symptômes inquiétants (douleur thoracique, essoufflement, sueurs), appelez immédiatement les secours.
L’avenir des capteurs et de l’intelligence artificielle
Les fabricants investissent massivement dans l’intelligence artificielle pour affiner la détection des anomalies cardiaques. Des algorithmes avancés devraient bientôt :
- Comparer votre ECG monocanal à des milliers de cas cliniques pour améliorer la fiabilité.
- Analyser les variations de fréquence à long terme pour détecter les signes précurseurs de stress chronique ou d’insuffisance cardiaque.
- Intégrer d’autres capteurs (température cutanée, analyse de la conductance de la peau) pour croiser les signaux biométriques.
Malgré ces progrès, rappellez-vous qu’aucune montre ne remplacera un bilan cardiologique complet. Les wearables resteront avant tout un outil de suivi et d’alerte, utile pour la prévention mais non pour le diagnostic définitif.