Starlink dépasse 10 000 satellites – découvrez pourquoi l’orbite basse est sur le point de craquer !
Starlink franchit le cap des 10 000 satellites en orbite basse
SpaceX vient d’ajouter 56 nouveaux satellites à sa constellation Starlink, portant le total à plus de 10 000 engins en orbite terrestre basse (LEO). Lancée pour offrir un Internet haut débit à l’échelle mondiale, cette armada de cubesats grandit à un rythme effréné : chaque Falcon 9 embarque désormais plus de 50 satellites, et plusieurs lancements sont programmés chaque mois.
L’orbite basse : un espace de plus en plus étroit
Contrairement aux satellites géostationnaires placés à plus de 35 000 km d’altitude, les satellites LEO évoluent entre 340 et 1 200 km. Initialement considérée comme un couloir relativement dégagé, cette zone se trouve aujourd’hui saturée :
- Starlink seule représente déjà près de la moitié des satellites commerciaux en orbite basse.
- Des centaines d’autres projets, comme OneWeb ou Amazon Kuiper, planifient leur propre déploiement.
- Des débris spatiaux, issus de satellites hors service ou de collisions, s’ajoutent aux engins opérationnels.
Avec cette densité croissante, la gestion du trafic orbital devient un défi majeur pour éviter les risques de collision – qu’il s’agisse de satellites ou de fragments plus petits, parfois invisibles au radar.
Débris, risques de collision et effet cascade
Chaque lancement s’ajoute au manteau de débris déjà présent : éclats d’anciens satellites, étages supérieurs abandonnés ou fragments issus de chocs antérieurs. Le danger ? L’« effet Kessler », un scénario dans lequel une collision génère de nouveaux débris, eux-mêmes susceptibles d’entrer en collision et d’engendrer une réaction en chaîne incontrôlable. Les conséquences seraient catastrophiques :
- Désormais, même un impact à vitesse relativement modeste peut endommager gravement un satellite ou un vaisseau habité.
- La densité de débris pourrait rendre certaines zones de l’orbite basse impraticables, affectant les télécommunications et l’observation de la Terre.
- Les astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS) doivent déjà ajuster leur trajectoire pour éviter des débris.
Malgré des dispositifs de désorbitation en fin de vie, la proportion de satellites obsolètes diminue trop lentement par rapport au rythme des lancements.
La course aux constellations en pleine accélération
Starlink n’est pas seule à vouloir quadriller l’orbite basse :
- OneWeb déploie sa propre constellation, avec un objectif de 648 satellites fonctionnels.
- Project Kuiper d’Amazon envisage plus de 3 000 satellites pour fournir l’accès Internet à large bande.
- D’autres acteurs, comme Telesat ou des agences nationales, développent leurs projets de nanosatellites.
Dans cette compétition frénétique, chaque lancement s’inscrit dans une stratégie commerciale : capter le marché rural, soutenir les vols habités ou encore proposer des services de cartographie. Pourtant, cet engouement exacerbe la pression sur l’orbite basse, sans garantir la pérennité de l’environnement spatial.
Vers un encadrement réglementaire et des solutions techniques
Face à la congestion, les autorités spatiales et les organisations internationales cherchent des réponses :
- Réglementations plus strictes au sein de l’ONU (COPUOS) pour limiter l’abandon de débris et imposer la désorbitation en fin de vie.
- Surveillance renforcée du trafic orbital via de nouveaux radars et télescopes pour mieux cataloguer les objets et prédire les collisions.
- Technologies de nettoyage : filets, bras robotisés ou lasers pour dévier ou capturer les débris les plus volumineux.
En parallèle, SpaceX déclare travailler sur l’amélioration de l’autodestruction orbitale de ses satellites en fin de mission et sur la réduction de leur section transversale pour limiter l’impact en cas de collision.
Quels enjeux pour l’avenir de l’espace ?
L’essor de Starlink et des gigaconstellations transforme profondément l’économie spatiale et la manière dont nous percevons l’orbite basse : d’un domaine réservé aux satellites scientifiques ou météorologiques, elle devient une artère commerciale vitale. Assurer la durabilité de cet environnement reposera sur la coopération entre opérateurs privés, agences gouvernementales et instances internationales. Entre progrès technologique et responsabilité collective, la préservation de l’orbite basse deviendra l’un des défis cruciaux des décennies à venir.