Vous ne croirez pas le moteur qui a fait exploser le Starship 8 de SpaceX en plein vol!

Retour sur l’explosion du huitième vol de Starship

Le 8ᵉ test en vol du lanceur Starship de SpaceX s’est soldé une nouvelle fois par une explosion, marquant un revers dans le calendrier serré de l’entreprise d’Elon Musk. Baptisé “SN8” pour la version de prototype testé, cet essai visait à valider plusieurs évolutions du système de propulsion et des procédures de guidage. Malgré un décollage en apparence maîtrisé, un incident sur l’un des moteurs a provoqué la rupture d’un réservoir et l’explosion finale du véhicule.

Le déroulé de la mission SN8

Conçu pour être entièrement réutilisable, Starship se compose de deux étages :

  • Super Heavy (étage booster) équipé de moteurs Raptor en charge de l’ascension initiale.
  • Starship (étage supérieur), également propulsé par plusieurs Raptors, chargé de la mise en orbite et des manœuvres ultérieures.

Pour ce huitième vol, SpaceX avait programmé plusieurs phases clés :

  • Décollage maîtrisé avec allumage simultané des Raptors du booster.
  • Séparation du booster Super Heavy et allumage des moteurs de l’étage Starship.
  • Phase de vol suborbital culminant autour de 10 à 15 kilomètres d’altitude.
  • “Flip maneuver” : rotation de l’étage Starship pour se préparer à la descente.
  • Touchement d’eau simulé en mer avant amerrissage contrôlé.

Tout s’était déroulé comme prévu jusqu’à la phase terminale : un des Raptors de l’étage supérieur a subitement cessé de fonctionner ou présenté des dysfonctionnements, entraînant une surpression dans la structure du réservoir de carburant.

Origine de l’incident moteur

Si les détails complets de l’anomalie restent à confirmer, les premières analyses mettent en cause :

  • Une rupture d’injecteur : créant un mélange air-carburant instable.
  • Une perte de pression au sein de la conduite d’hélium utilisée pour pressuriser les réservoirs.
  • Une interaction thermique entre l’échappement du moteur et la structure voisine, provoquant une fusion partielle de la paroi.

Ces hypothèses restent pour l’instant basées sur les images de vol et les données télémétriques transmises en temps réel. SpaceX a déjà conventionné un comité d’ingénieurs pour fouiller chaque apport de capteur et séquence vidéo afin de reconstituer avec précision la chaîne d’événements.

Leçon tirée des précédents essais

Il s’agit du quatrième échec partiel pour un Starship prototype, après :

  • Les collisions en vol lors de la séparation en SN3 et SN4.
  • L’éclatement en phase de test statique sur SN5.
  • Une explosion à l’allumage moteur sur SN7.

Chaque incident a permis à SpaceX de renforcer la fiabilité des prototypes. L’enjeu pour l’équipe d’Elon Musk est de réduire l’intervalle entre échec et retentissement positif, en corrigeant rapidement les points faibles sans retarder la cadence de tests.

Le prochain vol SN9 prévu le 27 mai

Malgré cet échec, SpaceX ne ralentit pas son programme : le vol du prototype SN9 est déjà planifié pour le 27 mai. Les objectifs principaux incluent :

  • Validation d’une nouvelle configuration de buses d’injecteur pour les moteurs.
  • Amélioration du système de pressurisation du réservoir par hélium.
  • Optimisation de la séquence de manœuvre de retournement en vol.

Une fois ces points cruciaux testés, SpaceX espère atteindre la stabilité nécessaire pour envisager des vols à plus haute altitude et, à terme, la mise en orbite.

Pourquoi chaque test compte pour l’exploration spatiale

Starship représente la nouvelle génération de lanceurs lourds, dont dépendront des missions ambitieuses :

  • Transport de charge utile pour des satellites géostationnaires et des constellations de communication.
  • Déploiement de stations spatiales privées et missions lunaires sous contrat NASA.
  • Préparation d’un voyage habité vers Mars, objectif phare de SpaceX.

Le programme de prototypes en vol rapide, même s’il génère des explosions spectaculaires, permet de collecter un maximum de données réelles, introuvables en simulation ou lors de tests statiques. Chaque échec fournit des enseignements indispensables pour fiabiliser le système.

Les défis technologiques à venir

Pour atteindre le plein potentiel de Starship, SpaceX devra encore surmonter plusieurs défis :

  • Durcissement structurel face aux cycles thermiques extrêmes de la rentrée atmosphérique.
  • Gestion des flux cryogéniques pour des durées de vol plus longues.
  • Automatisation des procédures pour un pilotage en quasi-temps réel depuis le sol.
  • Réutilisation rapide pour réduire drastiquement le coût au kilogramme envoyé en orbite.

Chaque test, même raté, rapproche Starship de son objectif ultime : ouvrir les portes de l’espace lointain à un nouveau paradigme de transport.

Category:

Related Posts