Un nouveau code de nom pour vos mises à jour Windows 11
Microsoft vient de dévoiler une refonte complète de la manière dont Windows 11 annonce ses mises à jour, qu’il s’agisse des grandes versions semestrielles ou des correctifs mensuels. Fini les chiffres obscurs et les références KB : la firme de Redmond introduit un schéma de nommage plus « lisible », mais qui suscite déjà grogne et ajustements chez les professionnels IT.
Quel est le nouveau schéma de nommage ?
- Mises à jour fonctionnelles (Feature Update) : elles conservent toujours la cadence semestrielle « H1 / H2 », mais reçoivent un nom de code inspiré du tableau périodique (par exemple « Vanadium 24H1 » ou « Xénon 24H2 »).
- Mises à jour de qualité (Monthly Quality Update) : elles ne sont plus désignées par leur numéro de mois et année (KBxxxx) mais par un intitulé du type « Windows 11 Correctif de sécurité Novembre 2025 ».
L’idée affichée par Microsoft est de faciliter la compréhension : un coup d’œil au nom renseigne sur la nature et le timing de chaque patch, sans ouvrir la documentation technique.
Pourquoi ce bouleversement ?
Microsoft explique vouloir harmoniser la communication entre utilisateurs, administrateurs et décideurs. Jusqu’à présent :
- Les « 22H2 », « 23H2 » ou « 21H1 » exigeaient de se souvenir de leur date de sortie et de leur contenu majeur.
- Les KB numérotées mensuelles ne donnaient aucune indication sur leur objet (sécurité, correctif de bug, performance, etc.).
Avec ces nouveaux noms, chaque mise à jour parle d’elle-même. Microsoft espère ainsi réduire la confusion, améliorer la traçabilité et simplifier la formation des équipes.
La réaction des professionnels IT
Si la logique est louable, la mise en place technique se révèle plus complexe :
- WSUS et SCCM : de nombreux scripts de filtrage et de reporting reposaient sur les codes « H1/H2 » ou les numéros KB. Ils doivent être réécrits pour reconnaître « Argon 24H1 » ou « Correctif de sécurité Décembre 2025 ».
- GPO et automatisation : les stratégies de groupe se déclenchaient sur des conditions de build ou de version. Les nouvelles désignations imposent de revoir chaque condition pour éviter de déployer un patch incompatible.
- Documentation interne : services d’assistance et utilisateurs finaux devront migrer vers une nouvelle nomenclature, sous risque de malentendus lors des demandes de support.
Sur les forums et réseaux professionnels, on retrouve déjà des messages du type : « Nos tableaux Excel de suivi explosent ! » ou « On a perdu nos repères de version en une nuit ». Plusieurs entreprises retardent l’adoption du patch tant que leurs outils internes ne sont pas mis à jour.
Comment anticiper la transition ?
Pour éviter la pagaille, voici quelques bonnes pratiques à déployer dès maintenant :
- Auditer tous les scripts et règles d’automatisation qui utilisent la chaîne « H1/H2 » ou « KBxxxx » pour les faire évoluer vers de nouveaux filtres par expression régulière.
- Préparer des tableaux de correspondance entre ancienne et nouvelle désignation pour aider les équipes de support et de formation.
- Mettre à jour la communication interne : newsletters IT, portails intranet et guides de déploiement devront expliciter les nouveaux noms.
- Profiter de ce changement pour centraliser la gestion des mises à jour via un outil unique (Intune, Endpoint Configuration Manager) et standardiser les processus.
Enjeux et perspectives pour l’écosystème Windows
Ce virage marque une volonté forte : uniformiser Windows 11 avec d’autres produits Microsoft (Azure, Office) déjà porteurs de noms de version plus explicites. Cependant, sa réussite dépendra de la rapidité avec laquelle l’écosystème s’adaptera :
- Les éditeurs tiers devront signer leurs applications pour les nouvelles builds nommées (par exemple « Supporté sous Xénon 24H2 »).
- Les intégrateurs et MSP (Managed Service Providers) auront un levier pour valoriser leur expertise, en accompagnant les migrations de nommage.
- Les administrateurs devront surveiller l’impact sur les rapports de sécurité et sur les outils tierce partie de gestion de parc.
Alors que Windows 11 prend de l’âge, cette refonte de nomenclature témoigne d’une volonté de rendre le cycle de vie des mises à jour plus compréhensible pour tous. Mais elle révèle aussi la fragilité de nos chaînes d’outils trop dépendantes de conventions qui semblent, du jour au lendemain, pouvoir changer du tout au tout.